Sunday 1 September 2013

L’Âne Philosophe (2013)

From The Philosopher, Volume 101 No. 2

Special Donkey Edition




L’Âne Philosophe:(The Philosophical Donkey*)

Par Jean-Michel Henny
fondateur de la librairie Sophie’s Lovers



 Que ce soit à travers les Métamorphoses d'Apulée (plus connue sous le titre de L'Âne d'or), les fables de Jean de La Fontaine, les tribulations du Cadichon de la comtesse de Ségur (Mémoires d'un âne) ou encore les aventures de Winnie the Pooh par Alan A. Milne, l'equus asinus a toujours joui d'une grande popularité dans la culture littéraire. Plus discrète, sa présence dans les textes philosophiques n'en est pas moins significative.

Une figure ambiguë

Au Moyen Âge, le docteur scolastique Jean Buridan (Joannes Buridanus, 1292-1363) se rend célèbre grâce à une expérience de pensée mettant en scène un âne face à un cruel dilemme : placé simultanément devant sa ration d'avoine et un seau d’eau, il ne sait par lequel commencer et finit par mourir de faim et de soif. Un exemple de dilemme absurde que la postérité appellera « âne de Buridan », injonction paradoxale ou double contrainte (double bind), l’accomplissement de l’une des contraintes impliquant en effet de négliger l’autre.

En réalité, aucune œuvre connue de Buridan ne mentionne explicitement l’exemple de l’âne. À l’origine, Aristote recourt dans son Traité du Ciel (295b32) à l’exemple d’un homme qui, excessivement assoiffé et affamé et placé à égale distance entre nourriture et boisson, ne parvient pas à se décider. Buridan commentera cette situation et en examinera diverses variantes (un voyageur contraint de choisir entre deux chemins ou un chien tiraillé entre deux mets aussi appétissants l’un que l’autre). Dans l’intention de ridiculiser les positions du philosophe sur le déterminisme et le libre arbitre, ses détracteurs ont fini par lui attribuer la figure de l’âne.

À la Renaissance, cette figure se multiplie et témoigne d’une symbolique ambiguë. En effet, notre bourricot n’a pas toujours eu la réputation d’étroitesse d’esprit et de bêtise que lui prêtent encore aujourd’hui certaines expressions idiomatiques (du moins dans la langue de Molière : « têtu comme un âne », « bête comme un âne »). Dans l’Antiquité, comparer un homme à un âne était plutôt flatteur. Ainsi, Homère loue-t-il Ajax au combat en ces termes :

«De même un âne têtu entre dans un champ, malgré les efforts des enfants qui brisent leurs bâtons sur son dos. Il continue à paître la moisson, sans se soucier des faibles coups qui l'atteignent, et se retire à grand-peine quand il est rassasié.»

Dans le célèbre récit de l’auteur latin Apulée (ca. 125-170 ap. J.-C.), mentionné en tête de cet article, la figure de notre animal va prendre un tour décisif. Le roman raconte l’histoire d’un jeune homme transformé en âne, Lucius, qui va connaître bien des aventures avant de (re)trouver sa forme humaine. Ce récit a donné lieu à nombre d’interprétations et de spéculations. L’une des plus fidèles à l’esprit du texte me paraît être celle de l’historien Jacques Annequin. Partant de l’hypothèse que l’un des passages les plus connus du récit d’Apulée – le conte d’Éros et Psyché – constitue une mise en abyme de l’ensemble du roman et l’une de ses principales clé d’interprétation, J. Annequin compare la condition asinienne du héros Lucius à la condition d’esclave imposée à Psyché, la plus belle femme du monde, pour expier sa curiosité (dans le conte, Éros, uni à Psyché, lui a fait promettre de ne jamais chercher à le voir en plein jour. Elle enfreindra malgré cela l’interdit, perdant du même coup son divin mari. Ce n’est qu’après avoir subi plusieurs épreuves, à l’égale d’une esclave, qu’elle pourra le retrouver. Lucius, quant à lui, perd sa forme humaine après avoir indûment espionné la magicienne Pamphyle et utilisé par erreur un onguent inapproprié). Par la perte d’une forme libre d’humanité et par l’épreuve de la soumission, tant la servante Psyché que l’âne Lucius vont faire l’expérience de leur double nature, découvrir leur part d’ombre et apprendre les vertus de la patience. Ainsi, aux termes de ses tribulations, le héros en vient à déclarer : « Moi-même je conserve à ma personne d'âne un souvenir reconnaissant, caché sous cette enveloppe, éprouvé par des fortunes diverses, je lui ai dû sinon plus de sagesse, du moins plus de savoir ».

Cette attitude positive de l’âne, faite d’humilité et d’endurance, est présente aussi dans la Bible.  Pour en saisir toute la portée, il faut prendre en compte l’importance de l’animal dans les sociétés rurales du pourtour de la Méditerranée. Utile aux travaux des champs, bête de somme, moyen de transport, l’âne a même été, avant le cheval, une monture de guerre ! C’est pourquoi il est, dans le contexte biblique, associé à la royauté, comme le rappelle ce verset du prophète Zacharie : « Voici que ton roi vient, humble, monté sur un âne » (Zacharie, 9,9). Lorsque, peu de temps avant de subir sa Passion (autrement dit son arrestation et sa crucifixion), Jésus fait son entrée triomphale dans Jérusalem (Jean, 12, 12-15), il monte lui aussi un âne. Il accomplit ainsi la prophétie de Zacharie et manifeste à la foule, venue l’acclamer, le caractère pacifique de son règne.

Nourris de ces références antiques et bibliques, les auteurs de la Renaissance sont nombreux à recourir à la figure de l’âne. Dans un bel essai intitulé Le mystère de l’âne, Nuccio Ordine en fait un inventaire érudit que nous allons tenter d’évoquer ici brièvement.

C’est tout d’abord l’homme de lettres et politicien Giovanni Pontano (1429-1503) qui reprend à son compte le thème de l’âne, dans un dialogue acerbe: Asinus (1486-90). Ce texte narre les mésaventures de son auteur qui, après avoir pris quitté la vie active, s’est retiré à la campagne avec un âne et tente d’instaurer avec lui une forme de relation « amicale ». Bien mal lui en prend, car le voici rapidement victime des ruades et des morsures de son compagnon. Il en conclut alors que toute tentative de lien avec la nature animale est infructueuse :

«Voilà … ce qui arrive le plus souvent à ceux qui veulent laver la tête de l’âne : outre leur peine, ils perdent le savon ! qui en âne se délecte, doit en âne finir.»

À l’opposé de cette vision négative, Nicolas Machiavel (1469-1527) traite de l’âne dans un petit poème en tercets, probablement rédigé vers 1517 et demeuré inachevé : Dell’asino d’oro. Renouvelant le thème d’Apulée, il confère cette fois à l’« asinité » (assimilée à la nature animale ou sauvage, la bestialité, la feritas) une signification positive, offrant la possibilité de se distancier de valeurs humanistes jugées trop rigides. La richesse de l’homme réside en réalité dans l’art de se mouvoir, selon les revers de Fortune, entre le haut et le bas, le style grave et le style comique. Le poète philosophe fera donc l’éloge de la variété des modes d’existence et de la capacité de mutation de l’homme, menacé par l’instabilité du monde et de ses formes de gouvernements.

Giovan Battista Pino, diplomate et homme de lettres du milieu du XVIe siècle, ambassadeur du peuple de Naples auprès de Charles Quint, publie à son tour, vers 1550, un Ragionamento sovra de l’asino (Discours sur l’âne). Très au fait de la littérature asinienne, Pino met en scène un personnage truculent, le Padre Arculano, qui, pour le plus grand plaisir de son auditoire – convives d’un banquet – va développer un éloge du baudet, démontrant son caractère universel et sa supériorité sur tous les autres animaux. Le Discours de Pino n’est en rien homogène et ressemble à une sorte de compilation de toutes les bonnes histoires et proverbes connus de l’auteur à propos de son animal favori. Inventant les calembours et les étymologies les plus débridées, il rapproche étroitement le mot asino de celui d’« homme » (omo, en ancien italien) cherchant, dans la lignée de Machiavel, à montrer qu’il ne peut y avoir d’âne sans homme ni d’homme sans âne et que ces deux-là « correspondent en quelque sorte l’un à l’autre ». C’est dans l’assomption de cette double nature – mi-homme, mi-bête – que G. B. Pino estime que l’on peut « atteindre un tel tempérament de vie que nous pouvons nous en estimer heureux ».

C’est, enfin, à travers le thème de l’ignorance que plusieurs auteurs, amateurs de paradoxes, vont faire la louange de l’âne. Giulio Landi, dans son Orazione della ignoranza (1551) voit dans l’absence de connaissance un principe dynamique, « un très vigoureux et très puissant éperon à la volonté de comprendre et de savoir ». Il vitupère au contraire contre l’arrogance des pédants et des faux savants, trop vite enclins à dénoncer l’ignorance des autres et à méconnaître leurs propres carences.  Dans un autre texte de cette période, Meglio è d’esser ignorante che dotto (Mieux être ignorant que savant), Ortensio Lando défend des thèses similaires mais en conférant cette fois au savoir une valeur négative. Il va jusqu’à inciter ses lecteurs à renoncer à l’étude, en déclarant :  « qui ajoute de la science, ajoute de la douleur ». En 1587, dans une nouvelle Orazione in lode dell’ignoranza, l’homme de lettres Cesare Rao relance le paradoxe en définissant deux types de savants : les savants ignorants et les ignorants savants. Les premiers représentent le type même de l’humaniste arrogant, crispé sur son savoir, alors que le second, conscient de ses lacunes, est toujours disposé à reconnaître la quête infinie et inachevée de la connaissance. Dans son introduction, Rao explique à ses lecteurs qu’il n’entend pas, bien sûr, blâmer les scientifiques mais seulement dénoncer ceux qui « abusent de leur art », de même, il ne souhaite pas encourager l’ignorance mais « montrer quelque nouveau concept ».

Ce « nouveau concept », il revient à un auteur de génie d’en tirer toutes les potentialités : Giordano Bruno (1548-1600). Des vertus ambiguës de l’âne, il fera les ferments d’un système de pensée jugé tellement subversif par ses contemporains qu’il lui en coûtera la vie.


Asinus ad lyram

Originaire de la petite ville de Nola, non loin de Naples, Giordano Bruno est un penseur original, pourfendeur de la tradition aristotélicienne et précurseur des sciences modernes, notamment par ses théories sur l’infinité des mondes. Ces vues, très audacieuses pour son temps, lui ont valu, après huit ans de procès, d’être condamné par l’Inquisition et brûlé en place publique. Passé maître dans les arts de la mémoire, il nourrit ses œuvres de références et d’allusions multiples qui en rendent difficile la compréhension. Selon l’interprétation stimulante de Nuccio Ordine, la prétendue « obscurité » des écrits de l’auteur du Banquet des cendres, tient en réalité à une forme de pensée où le mouvement et la coincidentia oppositorum (l’union des contraires) occupent une place essentielle.

La question de l’âne et de ses qualités (l’« asinité ») sont, pour Nuccio Ordine, des clés privilégiées pour pénétrer l’univers brunien. Elles aident en particulier à la compréhension de deux œuvres majeures du Nolain: l’Expulsion de la bête triomphante (Spaccio de la Bestia Trionfante, 1584) et La Cabale du cheval pégaséen (Cabala  del cavalo pegaseo, 1585).

Dans ces deux traités, publiés à un an d’intervalle, G. Bruno entreprend une vaste réforme de l’entendement et combat les superstitions de tous ordres. Il s’attaque aussi à certaines catégories de savants qui incarnent à ses yeux le côté négatif de la figure asinienne. Ces pédants, imbus de leurs connaissances, sont des « ânes » au sens le plus commun. Ils pèchent tout d’abord par paresse : la découverte du Nouveau Monde et des mœurs simples des populations indigènes, d’une part, la cruauté des guerres de religion, d’autre part, ont fini par ébranler leur foi en la civilisation. Ils en sont venus à croire au mythe de l’âge d’or et à louer un mode de vie « naturel », contemplatif et oisif. Leur second défaut est l’arrogance. Sceptiques ou aristotéliciens, leur attitude est identique. Ce sont des convaincus. Convaincus de savoir tout (dans le cas des disciples d’Aristote) ou rien (dans le cas des sceptiques). Mais leur péché le plus grave, aux yeux de G. Bruno, consiste dans leur immobilisme, dans leur conception unidimensionnelle de la science et du monde. Éternelle, immuable, simple, constant, toujours identique, partout identique, tel est leur idéal de connaissance que notre philosophe dénonce comme une « tautologie du savoir ». 

À l’opposé de cette conception de la science, la vision du Nolain est pluraliste et dynamique. Toute sa cosmologie et sa métaphysique suppose l’existence d’un univers infini, décentré, éminemment varié et variable, en perpétuelle transformation. Dans ce contexte, la figure de l’âne peut revêtir une signification positive car elle incarne plusieurs vertus utiles à la poursuite de l’aventure de la connaissance. Le sens du labeur et l’endurance lui sont précieuses pour faire face au revers de l’existence et persévérer dans sa conquête de la civilisation.

«Celui qui veut percer les secrets et pénétrer dans les refuges cachée de [la] sagesse doit nécessairement faire métier d’être sobre et patient, et avoir museau, tête et dos d’âne ; il doit avoir un caractère humble, réservé et modeste, et avoir des sens qui ne fassent pas de différence entre les chardons et les laitues».

 L’âne se présente ainsi comme exemple d’humilité et de tolérance, vertus indispensable en matière de science et de sagesse.

Mais il est surtout une caractéristique qui fait de notre baudet le symbole de l’homme accompli : sa capacité à s’adapter aux mouvements imprévus de la vie. Comme nous l’avons vu avec Machiavel, Fortune est une déesse capricieuse. Sous son action, la « roue tourne » et qui se trouve en haut, risque bientôt de se retrouver en bas. Giordano Bruno est bien placé pour le savoir, lui qui, après avoir été pendant cinq ans le protégé du roi de France, errera dans toute l’Europe jusqu’à son arrestation par l’Inquisition. Ainsi pour suivre le « branle du monde » (selon la fameuse expression de Michel de Montaigne, contemporain de Bruno), pour faire face aux vicissitudes et aux multiples visages de l’existence, pour accepter, enfin, les mutations de sa propre personnalité, rien ne vaut la persévérance de l’âne et son intelligence à composer avec le réel. Cette vertu, toute musicienne, capable de discerner le dissonant du consonant de la vie, peut être subsumée sous l’expression latine « Asinus ad lyram » (un âne à la lyre). Péjorative sous la plume d’Érasme, elle prend un sens positif chez Bruno, de par le rapprochement qu’il fait entre l’animal aux longues oreilles et le dieu Mercure, maître des métamorphoses et inventeur de ce même instrument.


Histoires d'oreilles

Près de trois cents ans plus tard, la figure de l’âne resurgit chez un auteur qui, par la vivacité de son intelligence et sa nature polémique, n’est pas sans rappeler Giordano Bruno : Friedrich Nietzsche (1844-1900). Cette fois, nous avons affaire à une conception de l’asinité essentiellement négative et satirique. Comme l’indique François Brémondy dans son Bestiaire de Friedrich Nietzsche,  Zarathoustra traite d’ânes les « sages illustres » qui, à la différence des esprits libres, soutiennent et flattent le peuple. L’auteur d’Ainsi parlait Zarathoustra vise sans doute de grandes figures intellectuelles de son temps, comme le philosophe et économiste Karl Eugen Dühring (1833-1921) ou, encore, le romancier Victor Hugo (1802-1885) que le poète Charles Baudelaire avait lui-même qualifié d’« âne de génie ». Nietzsche reprendra cette expression à son compte et la commentera en ces termes:

 «Lui, le plébéien est aux ordres de sa trop forte sensualité, je veux dire aux ordres de ses oreilles et des yeux, et son esprit aussi lui est soumis – Voilà en effet qui constitue le fondement du romantisme français, cette réaction plébéienne du goût…»

Ce n’est qu’à titre exceptionnel que la figure de l’âne prend chez le philosophe allemand un tour positif, comme dans ce passage du Zarathoustra:

« Vous me dites : “la vie est lourde à porter ”. … Mais ne faites donc pas vos délicats ! Nous sommes tous tant que nous sommes des ânes bien jolis et qui aiment à porter des fardeaux. Qu’avons-nous en commun avec le bouton de rose qui tremble parce qu’une goutte de rosée lui pèse sur le corps ? ».

Toutefois, à la différence de l’âne brunien, la capacité de l’animal nietzschéen à endurer non seulement le poids de la vie mais, surtout, celui des valeurs négatives du réel, ont tôt fait de le rendre méprisable. Car, tout comme le chameau, l’âne représente chez Nietzsche le stade de l'esprit qui porte et supporte les valeurs du nihilisme. Lorsqu’il dit « non », c’est sous l’emprise du ressentiment et son « oui » (ja, ja, I-aaa) n’est pas un oui à la vie mais l’assomption du réel « tel qu’il est », sans autre forme de critique et d’imagination. Comme le note Gille Deleuze

« l’Âne est la caricature et la trahison du Oui dionysiaque : il affirme mais n’affirme que les produits du nihilisme. Aussi ses longues oreilles s’opposent-t-elles aux petites oreilles, rondes et labyrinthiques, de Dionysos et d’Ariane ».

Au XXe siècle, l’âne philosophe se fait curieusement absent. Sa dimension littéraire, morale et satirique semble étrangère aux principaux courants de pensée du siècle. Le genre du conte philosophique et de la fable n’est pas révolu pour autant.

Récemment, l’écrivain flamand Frank Adam a ainsi imaginé un nouvel avatar de l’âne, offrant dans ses Confidences à l’oreille d’un âne un personnage savoureux, à mi-chemin entre le philosophe et le psychothérapeute. Frank Adam nous raconte qu’après s’être échappé de l'étable de Bethléem, l’âne s’est installé aux portes du désert. Là, il reçoit la visite d’étranges personnages : une psychothérapeute (elle-même en quête de thérapie), un enfant trouvé, un entrepreneur des pompes funèbres, le bœuf (un vieil ami), un clown philosophe, une terroriste empotée, etc., jusqu’à Dieu en personne ! Ces rencontres sont autant d'occasions de montrer les vicissitudes de l’âme humaine.

À la manière d’un Socrate un peu décalé mais ô combien sympathique, l’âne prête l’oreille à ses confidents et leur pose les questions qui vont leur permettre d’aller jusqu’au bout de leurs obsessions (et des nôtres, également). Écrits dans un style truculent, ces contes philosophiques nous entraînent dans un univers absurde, drôle et dérangeant, qui n’en finit pas de nous interroger sur notre humanité.


* The English version of this article is here.

Read two of Frank Adam's intriguing 'Belgian Fables - from the Age of Absurdity', as well as Frank Hellemans on the fable as subversive genre throughout literature and philosophy here




Contact details: Jean-Michel Henny
email <jmhenny@gmail.com>

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